Jules Anspach

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Jules Anspach, né à Bruxelles le 20 juillet 1829 et mort à Etterbeek le 19 mai 1879, est un bourgmestre de la ville de Bruxelles. Bourgmestre bâtisseur, Anspach1 fut surnommé le « Haussmann bruxellois ». Il était membre de la Société des douze2.


Sommaire 1 Ses ascendances 2 Sa vie de famille 3 Le bourgmestre bâtisseur 4 Chronologie du voûtement de la Senne 5 Mort à la tâche à 49 ans 6 Une récurrente polémique 7 Caricatures anciennes et modernes de Jules Anspach 8 Notes 9 Articles connexes 10 Bibliographie principale 11 Liens externes Ses ascendances Il appartenait à une vieille famille calviniste établie à Genève et descendant de Johann Wilhelm Anspach (1640-1730) bourgmestre de Schwabenheim. Son grand-père Isaac Salomon Anspach, citoyen de Genève, (1746-1825), pasteur, dut en 1784 pour des motifs de politique interne s’exiler avec une colonie de Genevois à Bruxelles. Après un séjour de sept ans, il put retourner dans sa patrie, où il devint en 1793 chef d’État de la République de Genève ou « Procureur Général ».

Par la suite, François Anspach (1784-1858), fils d’Isaac-Salomon et père du bourgmestre, vint pour ses affaires s’établir à Bruxelles où il était né durant l’exil de son père. Très vite, François Anspach devint juge suppléant au Tribunal du Commerce, cofondateur puis directeur (en 1840) de la Caisse Hypothécaire et administrateur de la Banque de Belgique et eut également une activité politique, devenant conseiller communal puis membre de la Chambre des représentants en 1845. François Anspach mena ses deux dernières activités de pair jusqu'à sa mort en 1858, à 74 ans.

Sa vie de famille Jules Anspach avait épousé à Bruxelles le 23 août 1851, Françoise-Louise dite Fanny Urban née à Namur le 4 décembre 1828 et décédée à Ixelles le 14 mai 1895, munie des secours de la Religion. Le service funèbre eut lieu le vendredi 17 mai à 11 heures en l'église Saint-Boniface.

Le bourgmestre bâtisseur Jules Anspach, après des études à l’Athénée royal de Bruxelles, décrocha à 22 ans (en 1851), son diplôme de docteur en droit à l’Université libre de Bruxelles. Comme son père, attiré par la politique, il fut nommé conseiller communal en 1857. Entre-temps, de 1856 à 1858, il publia un volumineux ouvrage: « De la Procédure devant les Cours d'Assises ». En été 1863, il fut amené à remplacer le bourgmestre André-Napoléon Fontainas, décédé inopinément le 19 juillet et le 15 octobre de la même année, le roi Léopold Ier le nomma bourgmestre de la capitale, à 34 ans, charge qu'il devait assumer jusqu'au tombeau.

Il est considéré à juste titre comme le plus grand bourgmestre de Bruxelles. Il eut la volonté de doter la nouvelle Belgique d’une capitale digne de ce nom, après le projet avorté un siècle auparavant de Maximilien-Emmanuel de Bavière de faire de Bruxelles la plus belle ville d’Europe et la capitale des Pays-Bas du Sud, dont il aurait été le souverain.

L'état de délabrement de Bruxelles en ce début d'indépendance était effrayant et, à part le « quartier autrichien » entourant le Parc de Bruxelles, rien n'avait cette majesté nécessaire à la capitale d'un pays qui, pour survivre, devait affirmer son existence à la face d'un monde hostile. Les grands travaux d'Anspach devaient ainsi rapidement hausser Bruxelles au niveau des grandes capitales européennes et éloigner les esprits nostalgiques, de Paris ou d'Amsterdam. L'on reste admiratif devant la rapidité et l'enthousiasme avec lesquels ont été entrepris ces travaux qui ont aéré le centre de Bruxelles mais préservé tout le reste de la ville ancienne. Le voûtement de la Senne et le percement des boulevards centraux, impliquant l'expropriation et la démolition de plus d'un millier de maisons, la plupart insalubres, ne prirent que 4 ans et 9 mois (de février 1867 à novembre 1871).

Les destructions massives des quartiers historiques, notamment l'ancien Mont des Arts et les quartiers sous-jacents, n'ont commencé qu'au xxe siècle avec les grands travaux de modernisation des infrastructures comme la jonction Nord-Midi.

La ville, qui croupissait dans la vallée de la Senne, était alors accablée par les maladies et l'insalubrité. Déjà, plusieurs épidémies de choléra avaient causé des milliers de victimes dans la population humble des « bas-quartiers ». Dans ces taudis, on voyait couramment Anspach accompagner les docteurs van Volxem, Max et Feigneaux afin de réconforter les populations décimées par le choléra. Si le bourgmestre ne contracta jamais le mal, par contre, le sergent de ville, attaché à ses pas, en mourut.

La tâche de Jules Anspach (mettre Bruxelles au niveau des plus belles et des plus saines cités d’Europe) était immense. Il parvint à l’accomplir et à donner à la capitale belge l’aspect qu’elle a encore de nos jours. En priorité, il fallait préalablement réaliser le voûtement de la Senne et l'édification de la voirie de larges boulevards centraux.